Fioul interdit en 2028 : encore un caprice (inatteignable) du gouvernement ?

En 2018, le gouverment annonce son intention de mettre fin aux chaudières fioul d’ici 2028. Le problème, c’est qu’il y a 3,5 millions de foyers en france qui se chauffent encore au fioul. Comment atteindre cet objectif dans ce contexte ?

Un défi de taille, oui, mais un défi nécessaire

Se fixer comme défi que 3,5 millions de foyers cessent d’utiliser le fioul peut se chauffer parait totalement inatteignable. C’est un mode de chauffage pratique, et de nombreux foyers n’ont connus que ça. Donc, leur demander de changer des habitudes d’une vie … ce n’est pas chose aisée.

Mais, il faut savoir que le fioul domestique est un grand contributeur des émissions de C02 qui menacent l’environnement. Et c’est la raison pour laquelle le gouverment met en place de nombreuses loies et aides au maximum dans le sens du « sans fioul ».

Ce que le gouverment fait pour atteindre cet objectif un peu fou

Mise en place d’aides financières pour inciter les français à remplacer leur chaudière fioul

Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) sont un mécanisme français mis en place pour inciter les acteurs du marché de l’énergie à réaliser des économies d’énergie. Ces certificats peuvent être obtenus en mettant en œuvre des actions spécifiques d’économie d’énergie.

La « prime à la conversion » est l’une des nombreuses mesures financées par les CEE. Elle est conçue pour encourager les propriétaires à abandonner leurs anciennes chaudières au fioul en faveur d’équipements plus efficaces et écologiques. Cette prime à la conversion peut considérablement réduire le coût d’achat et d’installation de nouvelles solutions de chauffage.

En plus de la prime à la conversion, d’autres mesures financières ont été mises en place pour soutenir la transition énergétique, notamment :

  • Des aides financières de l’État disponibles pour la rénovation des chaudières au fioul.
  • Des dispositifs d’aide pour faciliter la transition vers des systèmes de chauffage plus écologiques.
  • Ces aides peuvent souvent être combinées pour maximiser les avantages financiers lors du passage à une solution de chauffage plus verte.

Pour bénéficier de ces aides, notamment celles liées aux CEE, il est généralement requis de faire appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label assure que les travaux seront réalisés selon les standards de qualité et d’efficacité énergétique requis.

Les propriétaires sont donc vivement encouragés à se renseigner sur les différentes aides disponibles et à consulter des professionnels certifiés RGE pour obtenir des conseils sur les meilleures solutions pour leur logement.

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Décret du 6 janvier 2022 concernant l’interdiction des chaudières au fioul

Ce décret du 5 janvier 2022 (et publié le 6 janvier 2022) offre des précisions essentielles sur les nouvelles réglementations entourant l’installation d’équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.

Objectif de performance environnementale : Tout nouvel équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire installé, y compris ceux qui remplacent un équipement existant, doit respecter un plafond d’émissions de gaz à effet de serre de moins de 300 gCO2eq/kWh PCI.

Exceptions: Cet objectif ne s’applique pas aux équipements utilisés en secours (c’est-à-dire utilisés exceptionnellement en cas de panne de l’équipement principal).

Calcul des émissions: Les émissions prises en compte pour cette réglementation couvrent à la fois la combustion directe de l’équipement et la production en amont des combustibles. Les facteurs d’émission référencés sont ceux de l’article R. 174-32. Un arrêté ultérieur définira les modalités de calcul des émissions pour les systèmes hybrides, en fonction des différentes sources d’énergie utilisées.

Conditions de dérogation pour les bâtiments existants: Le décret prévoit deux exceptions pour lesquelles l’objectif de 300 gCO2eq/kWh PCI n’est pas appliqué : Si des obstacles techniques rendent impossible le remplacement de l’équipement existant par un nouveau respectant ce seuil. En l’absence de solution de raccordement à des réseaux de chaleur ou de gaz naturel, et lorsque l’installation du nouvel équipement nécessite des travaux importants sur le réseau électrique. Les propriétaires de bâtiments devront justifier la raison pour laquelle ils relèvent de l’une des deux exceptions mentionnées. Cette justification sera soit par une étude de faisabilité soit par une note rédigée par un professionnel qualifié.

Application dans le temps: Ces nouvelles dispositions s’appliqueront aux bâtiments neufs pour lesquels la demande de permis de construire sera déposée après le 1er juillet 2022, ainsi qu’aux bâtiments existants dont les travaux commencent également après cette date.

L’application de ce décret montre l’engagement de la France à réduire les émissions de gaz à effet de serre issues des équipements de chauffage. Cela pourrait potentiellement accélérer le remplacement des anciennes chaudières au fioul, particulièrement émettrices, par des solutions plus écologiques. Cependant, le décret offre également des flexibilités pour les cas où le remplacement serait techniquement difficile ou coûteux, évitant ainsi des charges disproportionnées pour certains ménages ou entreprises.

Mise en avant du biofioul F30 comme option moins polluante

Le biofioul, parfois aussi appelé « fioul vert », est un carburant produit à partir de matières premières renouvelables comme les huiles végétales ou les graisses animales. Il peut être mélangé en différentes proportions avec du fioul traditionnel, d’origine fossile. Lorsque l’on parle de « F30 », cela signifie que le mélange contient 30% de biofioul et 70% de fioul traditionnel.

Le principal avantage du biofioul est qu’il permet une réduction significative des émissions de CO2 par rapport au fioul traditionnel. Les plantes absorbent le CO2 de l’atmosphère pendant leur croissance, ce qui compense en partie les émissions lors de la combustion. Cependant, il est à noter que cette réduction n’est pas de 100%, car la production et la transformation des matières premières nécessitent également de l’énergie.

L’un des atouts majeurs du biofioul est qu’il est généralement compatible avec les chaudières fioul existantes. Cela signifie que les propriétaires de chaudières fioul n’ont pas besoin d’investir dans un nouveau système de chauffage pour bénéficier d’une option plus respectueuse de l’environnement.

La promotion du biofioul peut contribuer à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, en diversifiant les sources d’énergie et en favorisant les énergies renouvelables.

Limites : Il est important de noter que la production de biofioul n’est pas exempte de défis. Elle peut nécessiter de grandes étendues de terre pour la culture des matières premières, ce qui peut entraîner des préoccupations en matière de sécurité alimentaire ou de déforestation. De plus, le coût du biofioul peut être plus élevé que celui du fioul traditionnel, en fonction des coûts de production et des politiques fiscales.

Le biofioul F30 est une option intéressante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des chaudières fioul. Cependant, comme pour toute solution énergétique, il est essentiel de peser les avantages et les inconvénients, et de considérer les impacts sociaux, économiques et environnementaux dans leur ensemble.

Finalement, un gouverment met les moyens à ses ambitions

Face à l’urgence climatique, une action concrète s’impose : réduire significativement les émissions de CO2. Les chaudières résidentielles, traditionnellement alimentées par des combustibles fossiles, sont l’une des sources importantes de ces émissions. En substituant ces systèmes par des alternatives plus écologiques, nous pouvons réduire drastiquement la contribution des foyers français au réchauffement climatique.

Au-delà de l’aspect environnemental, cette transition énergétique présente des avantages tangibles pour les consommateurs. En adoptant des technologies plus récentes et efficientes, les foyers sont non seulement mieux chauffés, mais ils bénéficient également de solutions plus économiques. Bien qu’un investissement initial puisse être requis, sur le long terme, les économies sur les coûts d’exploitation compensent largement, tout en offrant un confort thermique amélioré.

Chaque action compte dans la course contre la montre face au changement climatique. En modernisant son parc de chaudières résidentielles et en adoptant des solutions de chauffage plus vertes, la France fait un pas significatif pour atteindre ses objectifs environnementaux d’ici 2028. C’est une démarche qui s’inscrit dans une volonté globale de préserver la planète pour les générations futures.

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